Vendredi 29 novembre 2013
"Pourquoi Jung a-t-il été rattrapé par l’alchimie ?"
Pourquoi était-il inévitable qu’il le soit, à son époque, alors que dans le champ des sciences de la nature l’attention des physiciens pour percer les secrets de la matière s’intensifiait ?
A-t-il réellement tourné le dos à la psychothérapie psychanalytique qui, elle-même, gravitait autour de la notion d’énergie avec sa théorie des pulsions ?
On peut commencer à répondre en faisant un historique de l’Alchimie,
en rappelant les apports philosophiques initiaux à partir desquelles elle s‘est développée, ainsi que les énonciations fondatrices qui la caractérisent.
Après une méditation des aphorismes de « La Table d’Émeraude », on rappellera le rôle de la « transition arabe » au cours de laquelle sont préfigurés des thèmes extrêmement modernes sur les rapports entre la psyché et la matière (notamment dans le corpus jabirien).
On poursuivra en s’appuyant sur ce que Jung lui-même écrit dans « Psychologie et Alchimie » qui concerne sans doute davantage l’alchimie occidentale. A savoir que l’Alchimie constitue un courant souterrain, accompagnant le christianisme, qui « s’efforce de combler les lacunes que laisse subsister la tension régnant entre les contraires..» .
(Les alchimistes occidentaux étaient conscients du fait que certains problèmes avaient résisté à l’efficacité de la religion dominante et restaient sans solutions, notamment celui de la place du corps, et de la matière, dans l’œuvre de perfectionnement de soi.)
En conclusion on pourra aborder un certain nombre de questions :
Dans quelle mesure l’esprit qui anime la recherche alchimique peut-il modifier notre définition de la psychothérapie analytique ? Et quelles leçons thérapeutiques doit-on tirer de certains des textes alchimiques ?
Quel peut être l’intérêt clinique de la prise en compte des synchronicités ?
Est-il efficace de privilégier l’objectif de la conjonction des opposés ? Comment accompagner la rencontre avec certaines énergies de l’âme, quelle est leur nature et quelles sont les conditions de leur métabolisation ?
Bertrand de la Vaissière
Psychanalyste
Psychothérapeute jungien
Vendredi 14 février 2014
"Le mythe d'Antéros"
Pour
les Athéniens, Antéros a été une figure obscure et paradoxale, agencée comme pour soutenir son frère Éros, et pourtant en contradiction avec les conceptions sociales de la réalité amoureuse. Des
siècles plus tard, l’Europe chrétienne a réagi collectivement d’une manière tout à fait différente à ce mythe, en lui superposant une enveloppe morale étrangère à son origine classique. De nos jours,
alors qu’Éros en tant que connexion psychique semble extrêmement indifférencié et idéalisé, la déesse Aphrodite se plaindra peut-être encore une fois à sa soeur Thémis du problème de son enfant Eros.
Que nous apporterait un retour d’Antéros ? Fascinés par les brillants fantasmes de l’ego à propos de l’échange et de la réciprocité, nous sommes choqués de découvrir que la réponse à l’amour --
l’expérience d’Antéros -- s’éprouve si fortement comme antagoniste, à la fois d’un point de vue intrapsychique et interpersonnel. Le mythe nous rappelle qu’Antéros a été engendré par Aphrodite et
Arès. Le paradoxe du mythe d’Éros et d’Antéros est que l’Union des Semblables participe elle-même de l’opposition, et que le mystère du progrès à l’intérieur de la relation psychique contredit les
conventions de la société. En tant que définition pratique d’une dynamique, son mythe doit continuer à bouger et à se métamorphoser.
Craig STEPHENSON
Psychanalyste
Membre de l‘AGAP (Association of Graduate Analytical Psychologists, Zurich)
Membre du Conseil d'Administration de "The Philemon Foundation"
Vendredi 25 avril 2014
"La psyché du corps
La dimension symbolique de la maladie"
Ce titre est celui du livre de la psychanalyste brésilienne Denise Ramos, qui vient d'être traduit en français par Catherine de Lorgeril.
Denise Ramos propose de considérer la maladie comme un symbole au sens jungien du terme.
C'est le "pour quoi" du symptôme, ce vers quoi il tend qui est privilégié dans cette conception.
Elle montre comment, dans sa clinique, à partir d'un travail autour du symptôme physiologique, les images émergent et comment le sens du symptôme se clarifie.
Catherine de Lorgeril
Psychanalyste membre de la SFPA
Traductrice du livre de Denise Ramos en français
ajpoccitanie.secretariat@gmail.com